samedi 26 décembre 2015

Noel à Culebra

Sensation différente pour ce Noel.  Pas de famille,  Pas d'amis.  Facebook et Facetime sont nos seuls liens ave
c ceux qui nous sont chers.  L'ambiance aussi est différente.  Les voiliers dans la baie sont presque tous inoccupés.  Quelques voiliers de charters sont là.  Et un superbe ketch canadien, en bois, construit à Luneburg, Nouvelle-Écosse. Mais pas d'amis...
Par contre, le 25 au soir, tout s'anime ici dans la ville.  Mia va rencontrer le Pére-Noel et repart avec une Barbie.  Pas évident de se faire une place dans la file derrière tous les locaux... malgré tout ils sont très gentils et accueillants et laissent une place à Mia.

La nuit tombée, quelques feux d'artifice, puis les girophares de la police nous indiquent qu'il se passe quelque-chose.  On quitte en vitesse dans l'annexe (zodiac ou dinghy, selon votre préférence!) et on s'attache au quai public.  On court en direction des lumières, juste à temps pour voir passer la parade de Noel.  Une bien belle soirée, qui souligne bien la journée.

La nuit est encore une fois secouée par de forts vents (20-25 noeuds) qui font vibrer l'éolienne.  On ne s'en plaint pas trop; depuis 1 semaine, on n'a pas fait tourner la génératrice.  Le vent et le soleil se combinent pour couvrir tous nos besoins en énergie.  Nul besoin de pétrole.  On prend quelques minutes de propane par jour pour chauffer l'eau pour la vaisselle et cuisiner.  L'eau pour la douche est chauffée par une douche solaire (sac noir rempli d'eau le matin, chaude en fin de pm).
Douche solaire: ne brise jamais et n'a pas besoin de gaz. downside: faut prendre la douche avant le coucher du soleil ( aux vues de tous...)


Boulangerie du temps des fêtes: Des couronnes Suédoises... MMMMmm

Découverte de Mosquito bay en dinghy

Mosquito Bay, Culebra

Un bon endroit pour la plongée en apnée



Déception: les photos sous-marines de la GoPro sont toutes floues...


Parade de Noel






jeudi 24 décembre 2015

Culebra et... Noel

Les fameux ''Christmas Winds'', ces vents de 25-30 noeuds de l'Est sont (malheureusement) présents cette année.  On aurait donc à se battre contre des vagues de 8-10 pieds pour rejoindre Charlotte Amalie sur St-Thomas.  Et St-Thomas, la plus industrielle des îles, n'est peut-être  pas l'endroit le plus agréable pour passer Noel.
 
On décide donc de passer les prochains jours ici, à Culebra.  L'île est petite mais possède de très jolies plages.  Playa Flamenco est d'ailleurs classée 2e plage au monde pour son exotisme.  Sable blanc, vagues pour surfer, pas trop de monde, récifs pour le snorkel à quelques mètres du bord, c'est un super endroit pour se la couler douce pendant quelques jours, le temps que le vent se calme.







samedi 19 décembre 2015

De Porto Rico à Culebra

 Traversée de seulement  miles.  Mais le vent dans le nez, 6-8 pieds de vagues, dans le nez aussi.  On tire des bords mais on est partis un peu tard de la marina pour faire du près toute la journée (11h30, une fois les pleins de carburant faits, le checkout de la marina, etc)  Bref, on doit finir le tout un peu court et on ne se rend pas dans la baie prévue, car la nuit tombe et je ne veux pas arriver de noirceur.  On met l'ancre dans la baie des Sardines, sur l'île de Culebra.  L'ancrage prévu sur la carte nous met en plein sur le chemin du traversier local.  On se met donc un peu plus près des berges, rocheuses, à environ 100m.  On s'attend à ce que le traversier nous demande de se tasser, mais il ne semble pas trop préoccupé par notre présence.  Tout de même, on est inquiet de notre position et on met l'alarme toutes les heures pour vérifier notre position par rapport à la berge et sur les instruments.  L'ancre ne bouge pas de la nuit.
Traversier Fajardo-Culebra














Le 19 au matin, on lève rapidement l'ancre, profitant du peu de vagues sur la mer.  On met une heure pour rejoindre Ensenada Honda, la grande baie dans l'île de Culebra.  C'est notre première chance de nous baigner dans des eaux claires et de se la couler douce.  Après avoir mis l'ancre, les enfants s'en donnent à coeur joie pendant plusieurs heures.  On doit pratiquement les extirper de l'eau pour venir souper!


Mouillage à Ensenada Honda, Culebra


jeudi 17 décembre 2015

Porto Rico et San Juan

Après avoir remis le bateau en ordre,  nous prenons le temps de nous détendre un peu.  Malheureusement, pas de piscine ni de plage digne de ce nom à Porto Del Rey.  Une petite exploration en zodiac nous permet de trouver une petite plage avec très peu d'eau, mais assez pour que les enfants se baignent un peu.  On y voit des pélicans et de petites raies de 30 cm environ.



Le 16 nous louons une voiture pour aller à San Juan, la capitale de PR. 1 heure de route.  On commence la journée par la visite des fortifications et de la vieille ville ( 500 ans).  L'Espagne a défendu cette île stratégique ( réserves d'eau, nourriture, vents, etc) pour le commerce des antilles pendant 400 ans et y a construit des fortifications impressionnantes.
Plan des fortifications de San Juan





Enfin du gazon pour faire des roues!!!

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Puit 


escalier à San Cristobal 



En pm, on mange dans un petit resto-bar du vieux San Juan.  On se rend dans un méga centre d'achat pour magasiner les cadeaux des enfants.  Il y a un Macy's et les enfants trouvent des vêtements qui leur conviennent.  On en profite pour se refaire en énergie.  Victor qui a jeûné durant 6 jours mais qui rêvait sans cesse de manger pendant la traversée.  Il nous répétait sans cesse  tout ce qu'il allait manger en arrivant à terre: Un bigmac, un subway, un sunday, des crêpes avec du sirop d'érable, etc!
On lui paye donc ces gâteries, il les a bien méritées!  Pour ma part, une bière locale franchement bonne quand il fait chaud!

Les leçons de la traversée

Bon, quelques jours sont passés depuis notre traversée.  Nous nous sommes reposés. C'est vrai qu'on dort mieux à quai qu'en mer!  Je tire quelques leçons de la traversée.
1- On a pas eu les vents espérés ni supposés.  Et c'est souvent le cas, semble-t-il.
2- Le sommeil est l'élément crucial pour le mal de mer.  On a conservé une moyenne de sommeil de 2h par jour.  Plusieurs nuits sans dormir.  Parfois on entendait des affaires qui n'existaient pas... Ça joue également sur la capacité à prendre de bonnes décisions.
3- Un 3e équipier était indispensable.  On a été chanceux, on en a eu un bon.
4- Un bon pilote automatique est indispensable.  On a PAS été chanceux de ce côté!
5- C'est une épreuve très éprouvante pour les enfants.
6- On avait bien calculé la nourriture et l'eau, nous n'avons manqué de rien.
7- Le support à terre a été formidable pour nous soutenir.  Sans eux, ça aurait été beaucoup plus pénible.
8-  ''Go with the flow''.  Il faut faire pour le mieux avec les conditions rencontrées, pas essayer de suivre un plan pré-établi.

mardi 15 décembre 2015

Traversée vers les îles, 2e partie.

Le 6 décembre.
Suite à notre mésaventure d'hier, on a utilisé beaucoup de fuel et il ne nous reste pas assez pour rejoindre la terre.  Il nous faudra du vent, et du vent qui nous permettra d'avancer!  Malheureusement, aussi loin qu'on puisse voir, nous ne bénéficierons pas de vents portants, les vents venant du sud, exactement là ou nous allons.  Nycole a demandé un avitaillement en fuel en mer et nous sommes contactés par un cargo en fin d'après-midi.  Le Federal Miramichi a reçu la demande de la USCG de nous donner du fuel par mesure d'aide. Vers 22h, en pleine nuit, on se rencontre en mer. Nous nous plaçons à 50 pieds de lui et l'équipage nous lance une ligne.  Par cette ligne, ils nous passent 16 bidons remplis de fuel.  Hisser les bidons demande tout un effort à Alain et Karine.  Les bidons sont glissants d'huile.  On les attaches au pont avant et à l'arrière. Il y en a partout...
Le cargo, vu de très près!
Des bidons glissants de fuel, partout!





Le 7 décembre, au matin: la mer est calme, presque sans vent.  C'est le temps idéal pour transverser le diesel vers le réservoir.  J'utilise une petite pompe à main que je plonge dans le bidon.  50 coups de pompe et c'est vidé!  Heureusement, j'ai un filtre/entonnoir pour filtrer le fuel.  Je récupère du sel et des sédiements en quantité.  Je dois nettoyer le filtre à 4 reprises car il se bloque.  Mieux vaut celui-ci que celui des moteurs...  Vers 11h, l'opération est terminée.  Je suis couvert de fuel car ma pompe s'est désaboutée pendant que je pompais et je me suis fait une douche de fuel.  J'en profite pour aller prendre un petit bain dans l'atlantique, tout comme Alain, lui aussi glissant de fuel!



Par la suite nous reprenons la route.  Le vent ne nous sera jamais favorable jusqu'à la fin du voyage.
Le 7 au soir, Alain nous prépare un souper chaud malgré l'inconfort dans la cuisine.  Ça nous fait un bien immense et les enfants commencent à s'alimenter adéquatement.  Le 8, je fais des crêpes au déjeuner et tout le monde mange à sa faim.  Il nous reste encore 400 miles pour rejoindre PortoRico.  Nous cherchons l'endroit le plus rapide à rallier, on oublie les Iles Vierges.  Turk and Caicos serait une autre option, mais PortoRico serait préférable pour réparer le bateau. Nous avançons au moteur par mer d'huile et houle 1-2 pieds.

Le 8 décembre.  Une autre dépression vient sur nous.  Le vent s'intensifie, du sud.  On subit des grains fréquents, qui nous détrempent sans cesse.  Tout est mouillé dans le bateau et on arrive pas à faire sécher notre linge.  Ça sent mauvais dans le bateau.
9 décembre.  11e jour en mer.
Le soir venu, la mer s'est levée et des vagues de 8 pieds viennent du sud.  On essayer de faire du près: impossible avec la vague.  Même au moteur, on arrive à peine à faire 2.5 noeuds. On n'y voit rien dehors et même avec une lumière on ne distingue pas les vagues qui viennent nous frapper sournoisement.  Il faudrait faire une route à 240 degrés, ce qui nous éloigne de PortoRico. Je n'ose plus mettre à la cape, craignant qu'une vague nous couche encore.  On entend d'ailleurs des vagues déferler, sans les voir... Tant qu'à s'éloigner, on décide de déployer l'ancre flottante, un gros parachute qu'on jette à l'eau.  Malgré tout, le bateau demeure très inconfortable et aucun de nous ne dormira de la nuit. Au lever du soleil, on retire le parachute: tout un exercice.  Impossible de faire route vers le sud: on fera donc cap à 100 degrés vers l'Est. On est brûlés, fatigués et démoralisés.  On a fait seulement 40 miles vers le sud au cours des derniers 24h...

Le 10 décembre: Vents de 20-22 noeuds. Vague de 6 pieds.  On a encore la trinquette et  2 ris dans la grand-voile.  Grimpé dans le mat pour attacher la drisse, je me fait déporter dans les airs et je tiens dans les airs au bout de la drisse.  Je deviens en beau joualvert.  J'envoie promener l'Atlantique comme c'est pas permis.  J'en ai ma claque et j'engueule Neptune comme du poisson pourri.

Les 3 derniers jours seront plus faciles avec un vent qui tourne à l'Est.  On peut avancer vers notre but un peu plus facilement.  '' les Alizés'' sont devenus un joke sur le bateau et on fait toujours un signe de guillement avec les doigts quand on parle d'eux.
- '' Les Alizés, Alain,  on va les avoir bientôt!''
 -Les quoi?  Jamais entendu parler de ce nom là...






J'utilise mon cerf-volant pour faire un peu de KAP: Kite Aerial Photography.  Lancé à 300 pieds, mon cerf-volant hisse la Gopro suspendue en dessous.  La Gopro prend une photo toutes les 2 secondes, ce qui nous donnera plusieurs bonnes photos de Blackcat en navigation.  Appréciez l'eau bleue de l'océan!

Nous rencontrons un catamaran en mer: Wonderland, un Portoricain qui a essuyé la même tempête que nous.  Lui aussi a brûlé tout son fuel et il a déchiré sa grand-voile et son génois.  On se donne des infos sur la météo et il nous suggère la marina de Porto Del Rey, à Fajardo.  C'est la plus grande marina en atlantique du côté des amériques: 1000 slips, 400 places à sec.  Immense.  On y trouvera un mécanicien pour nous aider avec le pilote automatique et l'hydraulique.

Poisson volant retrouvé sur le pont au matin.



Rencontre de nombreux bateaux de croisière...

Coupe de cheveux en mer!



Daupins

Dauphins

Arc-en-ciel après un grain.




Finalement, le 13 décembre au matin, on appreçoit Porto Rico.  L'île est montagneuse et se voit de loin, mais l'entrée vers Fajardo est bordée de récifs qu'on ne voulait pas naviguer de nuit.
Récifs de l'entrée vers Fajardo.


Entrée de Porto Del Rey marina.
En arrivant au quai, on sort le champagne.  Il nous claque fort car on est fatigués.  On se sent mal.  Alain profite du wifi pour se chercher un vol et trouvera rapidement un vol pour le lendemain.  Ça nous fait de la peinne de perdre un si bon équipier.  En même temps, il a beaucoup donné pour la traversée et il a hâte de retrouver les siens. On lui doit une fière chandelle en tout cas: Merci Alain!